1771 : des porcs, des oliviers et des hommes

Pietracorbara dans le Plan terrier

Quand la France prend possession de sa nouvelle province, elle a quatre priorités : connaître, comprendre, organiser, exploiter le territoire acheté à Gênes. Dès 1770 l’idée d’un « plan terrier » est lancée. Il s’agit de réaliser une étude minutieuse de chaque communauté villageoise. L’année suivante, le travail commence par le Cap Corse et concerne Pietracorbara. Outre des documents d’une rare beauté cartographique, la « photo » du village est saisissante. 1771 : 658 habitants, 10 hectares de châtaigniers, 108 de vignes et 22 hectares d’oliviers, soit 3.448 pieds recensés !

Au total, 270 hectares cultivés sur les 2.600 que compte la communauté. Blé, orge, maïs sont plantés et récoltés. « Ils rendent, écrivent les auteurs du plan terrier, le double de la semence ». Les animaux non plus n’échappent pas à la fureur des comptages : 18 bœufs, 21 chevaux, 26 vaches, 40 poules (c’est peu !), 81 ânes, 132 cochons, 288 brebis et 482 chèvres sont dénombrés. Enfin, le port d’Ampuglia -ou ce qu’il en reste- possède encore douze magazini, c’est à dire des abris à gondoles. Rien à voir avec celles de Venise : il s’agit de grosses barques qui assuraient le commerce avec la Toscane, toute proche.

Carte peinte de la partie nord de Pietracorbara dans les rouleaux du Plan terrier

retour