Le chemin des deux hameaux.
Ce chemin est l’histoire d’une renaissance à répétitions. Il est tout d’abord le sentier qui reliait au XIXe siècle, avant la création de la route (CD 232), les deux hameaux de Curtina et de Lapedina. Le sentier apparaît au cadastre de 1860. Il s’agit d’un chemin communal inaliénable. Pendant la période (1916 – 1976) du recul économique et démographique qui frappe le village, le sentier est peu entretenu. Il est réouvert, une première fois, en 1989. Mais le violent incendie qui, en 1990, ravage la vallée semble lui porter un coup fatal. Fermé pendant plus de 20 ans, il est de nouveau ouvert, en 2011 par le syndicat Bocca di San Giovanni et aménagé par des scouts de Lyon. Petra Viva, en collaboration avec les associations Chapelles de Pietracorbara et Chemin de Lumière, en a assuré la restauration en décembre 2016. Il est de nouveau accessible au public mais il se dégrade rapidement, faute d’entretien. En mai 2022, toujours à l’initiative des trois associations du village qui mutualisent leurs moyens, il offre de nouveau un cheminement ombragé dans la moyenne vallée (300 m d’altitude) entre les deux plus hauts hameaux de la commune. Le chemin traverse deux ruisseaux, l’Olmu et la Muligna qui se rejoignent au lieu-dit Fiumacce. Il offre un point de vue original sur la vallée. La sente passe aussi non loin du hameau ruiné de Vecchjulacce.
Petra Viva vous le propose car l’association a participé à sa réouverture en mai 2022. Le sentier a été de nouveau débroussaillé en mai 2024 par l’association Chemin de Lumière qui a intégré ce trajet dans son Grand Tour-U Girone. Le sentier est ouvert de bout en bout. Il présente toutefois plusieurs difficultés ponctuelles (rochers glissants, resserrement du sentier à certains endroits) pour des marcheurs peu expérimentés.
L’association Petra Viva décline toute responsabilité en cas d’accident survenu sur le parcours du Chemin des deux hameaux.
Deux cents mètres avant d’atteindre la placette de Curtina, prenez, sur votre droite, la piste assez pentue qui conduit à un réservoir d’eau. « Lapedina » est écrit en lettres orange sur un rocher : vous êtes sur le bon tracé. Toujours sur la piste, quand vous avez atteint le haut de la première côte, vous verrez, sur votre droite, un rectangle orange qui vous indique le véritable début du chemin. Prenez-le et marchez sous la voûte des arbres qui vous protègent du soleil. Une longue ligne droite s’offre à vous. De grandes pierres dressées marquent la fin ou le début de propriétés jadis cultivées. Le maquis, désormais, a tout envahi et ces repères ne sont plus que les vestiges de la société agro-pastorale qui s’est étiolée avant de disparaître après la Seconde Guerre mondiale. Les incendies et les sangliers ont accentué la dégradation du sentier.
Montées et descentes se succèdent. Aux deux passages de rivière vous disposerez de mains courantes afin d’aider le promeneur. Vous traversez une forêt de châtaigniers particulièrement touchée par les incendies. D’énormes arbres foudroyés sont encore là, témoins silencieux de la débâcle.
Au milieu de la promenade, le sous-bois s’éclaircit et la vue s’ouvre un court instant sur la vallée, jusqu’à la mer. La plus belle saison pour faire ce trajet est l’automne, quand les châtaigniers deviennent roux, dorés sous le soleil.
Votre parcours, convenablement balisé (en mai 2022 les balises orange sont renforcées par des bracelets de « rubalise » autour de certains troncs), vous conduit jusqu’au début de l’ancien hameau de Vecchjulacce, qui n’est pas directement accessible par ce sentier. Vecchjulacce se caractérisait par des canave (terme génois désignant des maisons d’exploitation agricole) alignées le long d’un large chemin qui conduisait aux jardins. Plusieurs d’entre elles comprenaient un pressoir (palmentu) ainsi que des tonneaux pour le vin. Les propriétaires n’habitaient pas dans ces bâtisses. Ils rentraient le soir au hameau le plus proche, celui de Lapedina. Vecchjulacce était leur lieu d’activité. Ils y cultivaient leurs jardins.
Continuez à suivre le balisage orange qui vous fait marcher en surplomb du hameau. Vous remontez maintenant vers la fontaine de Lapedina que vous atteignez après quinze minutes de marche. Vous êtes arrivé à destination. Le hameau de Lapedina suprana est situé au-dessus de la route asphaltée que vous rejoignez en quittant la fontaine par le nord. Une volée d’escaliers vous y conduit.
Vous pouvez faire le même chemin en sens inverse ou, si vous préférez, rejoindre Curtina par la route (parcours de 2 km, comptez 35 minutes). Dans ce cas, descendez par la route. Après 300 m, sur votre droite, vous arrivez devant un immense chêne, multiséculaire, classé arbre remarquable par le Conservatoire national botanique de Corse. Prenez le chemin en passant devant le tronc du chêne. A trente mètres plus bas vous vous engagez dans un sentier qui vous conduit à Lapedina suttana. Prenez la route dans le sens de la descente jusqu’à l’embranchement menant à Curtina, point de départ de la balade.