La flore insulaire est particulièrement riche et variée. Au total, on estime à 2500 le nombre des espèces qui poussent dans l’île à l’état naturel. Cent trente et une espèces sont totalement endémiques et 165 sont endémiques de Corse et de régions voisines.
Vous voulez vraiment connaître la vallée ? Alors, prenez un « bain de maquis » dans les 2000 hectares des collines de Pietracorbara. Toutes les saisons sont bonnes mais le maquis offre le meilleur de lui-même au printemps, entre avril et juin.
Les cistes (Cistus, u Mucchju en langue corse). Il est tellement présent dans le maquis que ce dernier, en Corse, porte son nom féminisé (a macchja). Floraison en avril et mai. Les fleurs, à cinq pétales, ne durent qu’un jour. Il existe plusieurs espèces de cistes. Les principales sont le ciste de Montpellier à fleurs blanches et à feuilles étroites ; le ciste à feuilles de sauge (fleurs blanches) et le ciste de Crête à fleurs mauves. |
L’arbousier (Arbutus unedo en latin, Albitru en langue corse). Il est appelé aussi l’arbre à fraises. Chaque année, en décembre, il offre en même temps ses fleurs (blanches en forme de clochettes) et ses fruits (variant du jaune au rouge sombre en fonction de sa maturité). Les fruits, pâteux et sans goût, sont distillés en eau de vie ou préparés en confiture. Le fruit frais contient de l’acide oxalique qui peut rendre fou. A consommer avec modération. L’arbre, aux belles feuilles vernissées, est le symbole du maquis. Il est présent entre 0 et 900 m.
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Le romarin –u rosumarinu-.
Le maquis exhale son parfum délicieux.
La plante offre, par an, plusieurs floraisons de fleurs bleues.
Elles s’accordent au bleu du ciel et de la mer.
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Le myrte –a morta ou mortula-, aux fleurs blanches (en juin) et aux fruits noirs-bleutés (en décembre) possède de puissantes qualités digestives. On fait, avec la myrte (l’arbre est masculin et le fruit féminin) une eau de vie très parfumée ainsi qu’une liqueur à consommer très fraîche de préférence.
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Le maquis c’est aussi la bruyère, a scopa, dont on faisait autrefois des balais -il en existe encore quelques-uns dans certaines caves du village- qui sert aussi à allumer un bon feu de cheminée. Les fleurs, blanc-rosé, illuminent le maquis en avril.
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Le genêt –a ghjinestra– sa floraison se déroule en avril-mai. C’est une espèce fréquente dans les lisières de maquis ou les formations arbustives naines. Le maquis de la vallée est comme illuminé par le genêt.
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L’asphodèle –u talavellu– symbolise la saison fleurie qui arrive dans la vallée. Blanche, très parfumée, sa hampe florale peut atteindre 1 m 50 de hauteur. C’est une « fleur caméléon » qui change avec la luminosité du jour. Un temps maussade et les fleurs aux six pétales sont comme sales ou ternes; quand le soleil brille la fleur s’illumine et vibre dans la lumière. En altitude l’asphodèle commun est remplacé par les asphodèles porte-cerise –i luminelli-, appelés ainsi car on les utilisait, séchés, pour allumer un feu ou éclairer la route: ils ont la particularité de donner une lumière très vive et très brillante.
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Peucédan paniculé : attention, danger !
Le peucédan paniculé (Peucedanum paniculatum, erba corsa en corse) paraît tout à fait inoffensif. Ses feuilles ressemblent, en effet, à celles du fenouil et de la férule. Le peucédan est présent au-dessus de 600 m d’altitude. C’est une espèce endémique qui sait se défendre : elle comprend des composés toxiques pour les herbivores et n’est jamais consommée par les bêtes. Le simple contact de son feuillage sur la peau rend cette dernière très photosensible et toute exposition au soleil se traduit alors par des brûlures au deuxième degré affectant la zone concernée. Eviter le short et les manches courtes dans les secteurs où elle abonde : le souvenir en serait cuisant !
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