Pietracorbara aujourd’hui

Lotissement du Santuariu. Photo D.A.

Lotissement du Santuariu. Photo D.A.

Aujourd’hui, comment se porte la commune ? En 2022, avec 665 habitants permanents, elle est sortie du “rouge”. Après une pointe en 2019 (670 habitants) la commune a stabilisé sa population. Depuis 2009, un basculement démographique s’est opéré en faveur de la plaine. Jusqu’à cette date les sept hameaux de la vallée étaient plus peuplés qu’elle. En 2022 on estime que la plaine concentre 60 % de la population et les hameaux, 40%.

Pietracorbara a connu, entre 2007 et 2022, ses « quinze glorieuses ». Quinze années durant lesquelles de nombreux investissements ont été réalisés et, surtout, menées à bien, des rénovations patrimoniales significatives. Réhabilitation des fontaines communales (2007), délimitation d’une Zone naturelle d’intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) à la Marine (2008), restauration des espaces publics du hameau de Cortina (2011), parking de Pietronacce (2017), nouvelle école communale (2018), station d’épuration de la plaine (2020), rénovation des chapelles Saint-Léonard, Sainte-Catherine, Saint-Roch (2008 à 2013), reconstruction de la tour d’Ampuglia (2021) sont autant de réalisations conduites durant cette périodequi se double aussi d’un effort patrimonial important (restauration de quatre tableaux historiques ; classement d’arbres remarquables notamment. Couronnant le tout l’année 2017 a été déclarée Année du Patrimoine de Pietracorbara  avec la parution de l’inventaire du Patrimoine de la commune établi par l’association Petre Scritte etc…

La question de l’eau, -notamment tant que l’eau sera payée au forfait et non à la consommation réelle– n’est pas résolue (juin 2022). Les capacités de stockage, notamment pour les hameaux centraux de la commune, sont insuffisantes. Le réseau électrique a été renforcé. Celui du téléphone a été sécurisé (arrivée de l’ADSL au village) mais les capacités d’accès à la 4G sont insuffisantes. L’école, un temps menacée, compte désormais 40 élèves et trois classes (rentrée 2022).

Toutefois certains points noirs demeurent. Ainsi, l’environnement mériterait d’être mieux défendu : dépôts sauvages de gravats, coupes de bois anarchiques, pistes ouvertes sans autorisation et, surtout, divagation de bovins, telles sont les plaies habituelles de la commune. Il faut y ajouter, depuis 2021, conséquence de la crise du Covid, la multiplication des hardes de sangliers qui ravages jardins et chemins. L’habitat rural pourrait aussi être mieux restauré et la bordure littorale mieux défendue contre les agressions des “bétonneurs”.

Petra Viva entend se mobiliser pour que soit respectée « la nécessité vitale de conserver ce que nos anciens nous ont légué, ce patrimoine exceptionnel qui constitue nos racines et sur le respect que tout cela mérite ». Un Plan Local d’Urbanisme (PLU) en chantier depuis 2016, n’a toujours pas vu le jour. La pression urbanistique subie par la commune reste forte. Et les réponses apportées ne sont pas toujours à la hauteur de l’enjeu: mitage de la plaine, constructions à l’architecture néo-provençale, toits de tuiles rouges. Existe-t-il une vision d’ensemble du développement souhaitable pour le territoire corbarais ?

Car l’avenir de Pietracorbara se joue dans l’équilibre à trouver entre sa fonction de “village-dortoir”, de “vallée banlieue” de Bastia et son développement touristique, indispensable mais qui mérite d’être pensé et maîtrisé. Pour le moment, ce tourisme est d’abord “bleu”, c’est à dire tourné vers la plage, la mer, les activités nautiques. Il est possible de mettre un peu de vert dans ce moteur en offrant d’autres activités, d’autres parcours, une autre approche de cette vallée. Revivifier les hameaux de l’intérieur par une politique volontariste de restauration de l’habitat ancien et donner de la cohérence au nouveau Pietracorbara de la plaine en créant un centre de vie (place publique, commerces) sont des pistes qui méritent d’être explorées. La vallée trouvera alors un nouvel équilibre pour affronter la seconde moitié du XXIe siècle.

L'Orneto en été. Photo D.A. Immeuble en construction dans la plaine. Photo D.A. Lotissement du Santuariu 2.Photo D.A. Hameau de Selmacce. Photo D.A.
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